LuxEphemera est une oeuvre immersive qui met le visiteur face à une expérience brute, première de la vue. Il s’agit de se confronter à la vue en tant phénomène physique, pure réflexion de la lumière sur la rétine sans autre contenu. Que voit-on quand on ne voit rien ? Ou plutôt que voit-on quand on ne fait rien d’autre que voir ? Et qu’est-ce que la vue quand elle est sans contenu, quand elle ne nous montre rien mais se montre à voir elle-même ?
Pour ce faire, l’artiste recrée avec cette oeuvre les conditions d’un éblouissement. Après être passé par un couloir baigné d’une lumière si vive que l’on doit fermer les yeux, le visiteur entre ensuite dans un couloir plongé dans le noir total, c’est-à-dire une obscurité telle que ne s’y distingue plus aucun détail, là pourtant, persistent sur la rétine de petites tâches lumineuses, comme des traces spectrales et fantomatiques de la lumière, des phosphènes, du grec «phos» qui signifie lumière et «phanein», montrer).
Après l’expérience passive de l’éblouissement, le visiteur devient donc actif puisque c’est lui-même qui produit l’image qu’il perçoit, cette image infime et fragile, comme une oeuvre éphémère impalpable.